Episode 3 : Vendre sur son site VS vendre sur les plateformes de seconde main

Hello tout le monde !
Un article qui m'a été beaucoup, beaucoup, beaucoup demandé : Quelles sont les principales différences entre vendre via des plateformes de seconde main et créer son propre site ?
L'idée comme toujours est de partager mon expérience : tout ne sera pas applicable pour vous (d'autant plus que je n'ai pas testé toutes les plateformes).
1. Gérer sa communication et développer sa communauté:
Gagner en visibilité
Il n'y pas tellement de secret, les grosses plateformes de seconde main ont quand même un budget média important. De fait, vous avez forcément du passage "inné". Lorsque vous décidez de créer votre site, sur ce sujet il y a tout à faire. Certaines personnes peuvent déjà avoir une bonne base client via les réseaux sociaux. Mais ce n'est pas parce que vous avez cette base qui vous suit sur une plateforme que les personnes vont également vous suivre sur votre site !
De plus, souvent les plateformes font payer une commission à l'acheteur ou au vendeur. Certaines applications gardent 10 à 20% de vos ventes, ce montant sert à développer leur appli mais aussi à un budget publicité. Si vous vendez par votre propre vite, ce montant "économisé" peut alors vous aussi vous permettre d'investir dans un budget communication ( un post sur le sujet vous tente ? N'hésitez pas à le dire en commentaire).
Le fait de créer soi-même, permet d'avoir une communication authentique et fidèle à ce que vous souhaitez. Vous devenez libre de faire ce qui vous plait (important dans un métier passion !). Vous pouvez faire des concours, des lives, des vidéos, ce qui vous plait ! Les seules limites étant forcément le temps et le cadre légal mais votre imagination (ou celles de vos proches ^^) peut vous emmener loin.
Comprendre son audience
Un avantage de publier vos trésors sur les plateformes : vous avez un contact direct avec la communauté. Sur les forums (quand il y en a), vous apprenez beaucoup et cet espace d'échange est réellement un appui important.
Mais combien de fois vous êtes vous demandé quelle était la meilleure heure pour publier ? Quelles types de pièces plaisaient le plus ? A quel stade d'achat les gens s'arrêtent-ils avant de craquer sur vos pépites ?
Autant de questions auxquels un CRM ou Analytics peuvent répondre ! Ces points ne sont pas essentiels quand il s'agit de faire juste un peu de vide dans son dressing mais pour devenir professionnel, il ne suffit pas de trouver une pépite et la mettre en ligne. Il y a énormément de travail en amont et une partie de ce travail peut être facilité lorsque l'on sait quand et quoi publier.
2. Anticiper son budget
Savoir fixer un prix
Un des gros challenge lorsque l'on monte sa friperie en ligne et de savoir fixer un prix juste.
Lors d'une vente sur un site de particulier, vous avez les frais d'emballage et éventuellement l'essence. En tant que professionnel déclaré, vous avez également des taxes (Ursaff, parfois un pourcentage du CA pour le CRM et/ou le module de paiement, les impôts). MAIS ! Pour en avoir beaucoup discuté avec plusieurs semi-pro qui hésitent à se lancer : NON on n'accumule pas de dette en devenant professionnel. Les taxes sont proportionnelles aux ventes. S'il n'y pas de vente, il n'y pas de taxe. Tout simplement ! Bref .
Votre prix de vente doit comprendre ces taxes, parfois des frais de pressing, de l'emballage, de l'envoi mais aussi un budget "perte".
Prévoir un budget "perte"
Parfois vous avez une commande, mais la/le client.e demande un retour, ou alors le colis est perdu ou tout simplement "la pépite" que vous aviez chiné n'intéresse finalement personne (peut être un article à venir sur les astuces pour limiter ses frais, dites moi en commentaire si ça peut vous intéresser). Dans ce cas, vous passez parfois ces articles en perte. Ce n'est pas à négliger dans votre bilan même si c'est une fois toutes les 200 commandes (chiffre au pif !).
Pour certains cas, le fait d'avoir ce complément de revenu pour votre foyer peut amener les administrations à réduire vos aides (APL, ARE, etc). Mais rassurez vous, les institutions ne se contentent pas de diminuer vos aides à hauteur de votre chiffre d'affaire. Un calcul est fait et pour ce point je vous conseille de voir avec chaque institution. Par exemple pour le pôle emploi (pour mon cas), je déclare un chiffre d'affaires, ils considèrent que je fais 30% de marge (envoi inclus ! et peu importe ma marge réelle) puis ils enlèvent 70% à 80% de ces 30% (selon le régime choisit) à titre de "revenus complémentaires". En français ? Pour ce cas pole emploi, si je fais 100€ de chiffre d'affaire, ils vont considérer que j'ai gagné 24€ pour ma poche et donc cette somme ne sera pas versée mais reportée pour plus tard.
Ah mais 100€ -24€, c'est une belle marge ! Non non, parce qu'il ne s'agit que des pertes d'aides et non des frais. Les 76€ restant doivent couvrir les pertes de marchandises, les frais d'envois, l'achat des vêtements, les emballages, les taxes, la communication, le site etc. C'est tout à fait faisable mais il est nécessaire de n'oublier aucun frais pour ne pas se retrouver en balance négative.
Mon astuce ? Un excel dans lequel j'ai inscris des formules de calcul automatique. Lorsque j'y rentre un prix d'achat, ça me donne un prix minimum de vente. Et à la longue, on connait les chiffres ;)
Défendre un prix éthique
Avec ces frais, on peut alors être tenté d'augmenter ses prix. Mais un prix juste est un prix correct vis à vis de votre travail mais aussi vis à vis de vos clients.
Vos prix ne doivent pas être affectif ni lié uniquement au temps passé sur chaque pièce (à vous de trouver votre équilibre) mais proportionnel à la qualité de ce que vous proposez. Déjà pour des raisons évidentes de perte de confiance. Mais surtout, pour une question basique de morale !
3. Une obligation légale mais pas seulement
Un point encore important, le fait d'acheter et de vendre des marchandises dans le but de faire un bénéfice est une activité commerciale qui ne peut "normalement" s'effectuer que pour entre (micro)entreprise déclarée.
C'est à dire ? Techniquement, même s'il s'agit seulement de quelques euros par mois, l'intention de vendre pour se faire un bénéfice est soumis à un cadre précis. Lorsqu'on vide un peu son armoire il n'y a que peu de chose à déclarer (cf revenus des ventes d'objets personnels sur la page des impôts). Mais si les biens sont achetés et revendus dans le but de gagner de l'argent, ce n'est pas très légal de faire ça en off. Dans les faits, bien sûr, c'est souvent toléré.
Mais je vous encourage vraiment à vous officialiser autant que possible si vous avez ce type d'activités. Et ce, même si vous ne faites pas assez de ventes pour en vivre totalement ! Déjà parce que ce n'est pas très fair-play mais aussi parce qu'en vous déclarant vous participez aussi à la société.
Les charges que nous payons, participent à la vie de la communautés et des infrastructures. C'est un avis très personnel, mais je n'envisage pas de profiter d'une quelconque aide ou infrastructure public sans moi-même participer à un effort collectif (même avec des revenus limités !).
4. Mais il y a tellement plus !
Comme pour tout, il y a des bons et des mauvais côtés. Ouvrir une friperie, ce n'est pas comme poster une tenue de temps en temps sur vinted. Il y a des choses différentes. Je ne dirais pas compliqué parce non ! Il n'y a rien de compliqué, juste des choses nouvelles. Et dans cette communauté, il y aura toujours quelqu'un pour vous accompagner.
Bien sûr il y a de la concurrence, mais toutes les fripières avec qui j'échange ont toujours répondu présentes pour m'aider lors des débuts et encore aujourd'hui. Et puis chacun à son style, ses pièces uniques, alors ce n'est pas vraiment de la concurrence.
Vous découvrez une nouvelle communauté, des gens aussi passionnés que vous de belles matières et de pépites vintages. Vous apprenez des choses tant sur la friperie que sur tous les métiers que vous aurez alors à incarner : photographie, modeling, retouche photo, pressing, compta, community management, etc
Cette expérience vous fait forcément sortir de votre zone de confort, mais c'est à ce moment que vous vous dépassez. Que vous devenez qui vous êtes au fond mais en mieux !
J'ai fait des choses que je ne pensais pas être capable de faire, j'ai rencontré des personnes extra, et surtout, je suis fière d'avoir osé avec vous et de continuer à vous motiver dans vos projets (de friperie, de brocante mais aussi de créations diverses).
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Encore un post spontané (mais un peu long à sortir car je le voulais un peu détaillé) et en totale transparence. Tout ne sera pas valable pour votre cas, chaque expérience est différente. Mais j'espère vous avoir aidé à y voir un peu plus clair ;)
On se retrouve très vite sur le shop pour découvrir toutes les nouveautés 🌈
Et sur insta @lepetitcitron.shop pour la boutique et @unepetiterobe pour mon perso !